MON PORT EST UNE ÎLE
- 10,00 €
Texte : 4e de couverture
Invités par le capitaine, on s’immerge dans la vie quotidienne d’un petit port fluvial sur le canal de la Marne au Rhin : Saverne à l’entrée de l’Alsace et à la sortie de la Lorraine.
Curieux, un brin voyeur, le géographe qui se joue des échelles observe son petit monde depuis un hublot. Capitaine d’un vaisseau amarré, il décrit les lieux de vie, les moments de convivialité, d’échanges et de rencontres. Gourmand, il s’attache aux odeurs des cuisines, aux plaisirs simples et aux partages. Amical, il dresse le portrait des habitués et des passants d’une heure. Entre commère et ethnologue, il colporte les habitudes, les usages et les manières. Avec les marins du monde, il délie les langues.
C’est l’occasion d’une pause, l’opportunité d’une réflexion sur le temps, les saisons, la lenteur et les rythmes. Derrière les sourires, les poignées de main et les mots d’accueil, il est aussi question de bonheur. Joueur, le drôle de capitaine convoque la ville et le monde. Philosophe, il s’entête : le port serait une ville, un observatoire, une vigie. C’est un sacré lieu de vie ! La possibilité d’une île ? Peut-être.
En le quittant, debout au bord de son bassin, on envie déjà son beau voyage immobile. Embarquons !
Extrait : Introduction
Embarquements
Le port de plaisance de Saverne est situé sur le « Canal de la Marne au Rhin » qui relie Paris à Strasbourg ou la Seine au Rhin, si l’on préfère. Enfin, c’est un peu plus complexe. Ici, je fais court en réduisant les « 315 » kilomètres de la longue chaîne d’écluses à quelques mots : « Canal de la Marne au Rhin ». Au passage, le lecteur aura noté qu’on parle de « Marne », là où j’évoquais la « Seine ». Tromperie des raccourcis.
Mon port est une ville. Un instant j’ai été tenté de paraphraser Georges Perec : « Ne pas essayer trop vite de trouver une définition du port… on a toutes les chances de se tromper ». J’y reviendrai comme on revient à son port d’attache. Non pas à la phrase, mais à l’idée de ville telle que définie dans un vieux précis de géographie urbaine.
J’ai eu envie de raconter quelques moments de la vie d’un petit port de plaisance. Celui d’une ville moyenne, quelque part le long d’un canal. S’intéresser à ce qui lie les hommes, les choses, les fonctions, chercher à comprendre ce qui fait lieu. Porter un regard sur les événements qui l’animent et le font battre. Battre comme un cœur de ville.
Mon port est une île. La métaphore « pour penser le monde, réfléchir sur la cité politique, imaginer d’autres manières de vivre et de penser » m’a séduit un jour de colloque au MUCEM de Marseille. Je la crois capable de « servir de paradigme et de référence pour construire la ville et le paysage ».
Mon port est donc une ville et une île métaphorique qui construit des océans et des terres autour d’elle.
L’idée et la métaphore me plaisent.
Sauront-elles vous séduire ?
C’est un monde, ou plutôt des mondes à la découverte desquels je vous convie.
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